Séchage du maïs Le bois déchiqueté comme source d'énergie
Serge Fleury, agriculteur dans l'Aisne, reprend le bois d'une entreprise d'élagage afin de sécher son maïs et chauffer sa maison.
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"J'avais une chaudière en fin de vie pour chauffer la maison. A cette époque, en 2001, mon séchoir à grain qui fonctionnait au fioul avait déjà vingt-sept ans. J'ai donc étudié un moyen de faire d'une pierre deux coups, avec un seul système de chauffage, explique Serge Fleury, exploitant agricole à Montbrehain, dans l'Aisne. Je me suis ainsi orienté vers une chaudière à plaquettes sèches, qui alimente le séchoir à grains depuis octobre 2002."
Une chaudière de 400 kW
La chaudière, de maque Köb, est alimentée automatiquement en plaquettes de bois. Celles-ci sont entreposées dans un dépôt à proximité. Deux cuves de 5.000 litres stockent l'eau chauffante.
"Le rendement de combustion de l'appareil atteint 90%. Ainsi, je consomme 300 m³ de plaquettes par an", explique Serge Fleury. Lors de la période de séchage de maïs, la chaudière tourne continuellement. Elle recharge les ballons d'eau pendant la phase de vidange et de remplissage du séchoir. Cette opération a lieu deux fois par jour et dure deux heures." Pendant cette période de l'année, l'apport de trois godets de bois déchiqueté et l'extraction des cendres prend une demi-heure par jour.
Dix heures de séchage
Chaque année, Serge Fleury sèche ses 35 hectares de maïs. "Le séchoir de 135 quintaux ne tourne que trois semaines par an. J'ai donc pensé que la chaudière pourrait aussi servir à chauffer les bâtiments communaux à proximité. Mais, pour l'instant, il n'en est rien", remarque-t-il.
Le maïs est récolté entre 33 et 37% d'humidité. "L'air envoyé dans le séchoir est chauffé par l'eau, qui arrive dans un aérotherme à 80-90°C. Sa température atteint alors à 70-75°C et il ne risque pas de griller le grain. Neuf à dix heures sont alors nécessaires pour sécher le maïs. Par ailleurs, l'air employé est sain, puisqu'il n'est pas directement chauffé par le brûleur, reconnaît Serge Fleury. De plus, la chaufferie, qui est isolée, assure naturellement un préchauffage de l'air utilisé pour le séchoir. Durant cette période, je consomme 5 m³ de bois par jour."
Une déchiqueteuse pour garantir l'approvisionnement
Serge Fleury reprend gratuitement le branchage produit par une entreprise de l'agglomération Saint-Quentinnoise. Bien que celle-ci soit déjà équipée d'une petite déchiqueteuse, l'agriculteur a fait le choix d'acheter la sienne. « Cet équipement me permet de déchiqueter toutes les tailles de bois. Une grue lui est associée pour faciliter l'alimentation. Ainsi, je suis assuré d'avoir toujours des plaquettes. Pour l'amortir et pérenniser l'exploitation en vue de l'installation d'un neveu, je fais de la prestation de service auprès d'agriculteurs équipés de chaudières à plaquettes. Elle est facturée 91 euros l'heure. Je déchiquette le bois d'un diamètre de 30-35 cm, à raison de 25 m3 à l'heure. Mais avec du branchage, ce débit de chantier tombe à 10 m3 par heure », explique Serge Fleury. Le bois est ensuite stocké sous un bâtiment prévu à cet usage. Les plaquettes sont ainsi conservées à 27-28% d'humidité.
Des équipements subventionnésSerge Fleury a bénéficié de subventions accordées par l'Ademe (1) et le conseil régional de Picardie. Ainsi, l'agriculteur a été aidé à hauteur de 30% pour l'achat de sa chaudière (51.700 €/HT) et l'installation annexe (circuit, ballons...), estimée à 38.000 €/HT. Les travaux de maçonnerie ont été réalisés par ses soins. Il a obtenu une subvention de 50% pour l'acquisition de sa déchiqueteuse, achetée 52.811 €/HT et son séchoir (28.554 €/HT) a été subventionné à 35% dans le cadre d'un CTE Quali'terre. (1) Agence de l'environnement et de la maîtrise d'énergie. |
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